L’UNIQUE

Dieu a quitté, je reste seul. La nature s’est tue. Le matin se confond avec le soir. Il n’y a plus de lumière, ni son. Les êtres vivants ont disparu. C’est le néant total. Je perds conscience. Je me meurs doucement, dans l’absolu. Les routes infinies du vide et du dépeuplement submergent les sentiers par lesquels je rayonne encore d’une aura continue et perpétuelle. Invisibles et inexistantes, les mémoires de mes actions passées se fondent dans l’éternité du début, et se perdent toutes ensemble. Un nouvel univers, vierge, devient le non-devenir dans un présent sans réalité.

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A propos de l’Unique

Un retour intéressant lors d’un salon, une jeune lectrice en lettres modernes m’interroge sur les différents styles d’écriture que j’emploie dans mes récits. C’est le genre d’événement auquel un auteur est ravi de répondre. Toucher à l’art, à la technique, voilà qui élève aussi le débat.

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Le CLIFTON HÔTEL

    Vingt-deux ans plus tard le voyage continue. Ce n’est pas a priori une obsession mais plutôt une interrogation dans le temps qui me livre au compte-gouttes des réponses sur une période donnée. Quelles étaient mes motivations ? Comment me suis-je adapté ? Ces questions et tant d’autres m’interpellent toujours, quitte à les ressasser. Cependant, ce passé constitue, pour moi et pour certaines personnes avec qui j’ai vécu ces moments, un passage qui continue à nous relier.

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Éloge de l’hiver

Ils m’emmerdent avec leur printemps
Ces Poètes asservis
A jour fixe
Une fois l’an
Je préfère mon hiver
Combattre l’injustice
À grands coups d’artifices
Et par tous les temps
Dénoncer la guerre

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L’Archange

À la fin des années 80, un soir, j’étais au volant de ma R16 revenant de Dieu sait où lorsque, aussi incroyable que cela puisse paraître, je croise Bruno Ganz qui marchait seul sur le trottoir.

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