COUVRE-FEU

Hier soir
Je suis sorti après l’heure
Je revenais de l’amour
Au diable le couvre-feu
Je ne crois pas les médias
Je n’écoute pas le roi
 
Ma voisine a invité ses voisins
Je les ai vus par la vitre du nouvel an
Ils ont porté un masque toute la soirée
 
Le magasin fait la police
Ses employés demandent des identités
Des pass’ports médicalisés
Et des bulletins de santé
 
Aux rayons du supermarché
Les clients aussi font la loi
Les vieilles et les belles mères
Et les délateurs en tous genres
 
N’importe quel prétexte
Est bon pour des sévices
Punir et condamner
Cette obscure humanité n’a
Jamais été aussi heureuse
 
L’agent est sous serment
Il mentira, il cognera
Tout lui sera pardonné
Il n’aura pas besoin
D’aller à la mosquée
 
Il est l’heure grave des familles
Elles couvent des maladies
Confinement
Enfermement
Fermement
Mensonges
 
Des secrets d’État circulent
Ils vont et viennent sur les écrans
Les chefs ricanent
Comme à la mascarade
Leur sort nous est dicté
 
Les bambins sont muselés
Ils respirent en-dedans
Leurs petits poumons s’enflent
De cochonneries peu aériennes
Et le visage de leurs parents
Disparaissent derrière le voile
De l’obéissance
De l’ignorance
De l’opulence des pharmaciennes
 
Les ados
Leurs destins dos à dos
Sans dents, sans lèvres
Interdits de sourire
Privés de visage
Cachant leurs sentiments
Et leur ressentiment
Dans la distanciation
 
Le vaccin inocule un poison
Le poison se répand
Il n’avait pas assez voyagé
Aux dires des labos
Et des gouvernements
Peu diserts sur la question
De leur collaboration
ni de leurs revenus
 
Mon chien aboie aux passants
Il devrait monter la garde
Devant la télévision
Pour écarter la propagande
 
La culture est en danger
« Laquelle ? demande l’auteur
Celle du compte en banque
Des officiers du Ministère
Et de leurs subalternes ? »
 
La presse est surveillée
Par ceux-là mêmes
Qui la rédigent
La dévotion couve les rotatives
D’une encre frelatée
À goût de sang contaminé
 
L’histoire se répète
Les puissants se protègent
Les faibles se confinent
 
Attends
Entre les murs
S’éveillent des résistances
Elles seront debout dès l’aube
Sous des portiques glorieux
Encore un peu de temps
La vérité sera toujours
Gagnante
 
Ce matin
Ma couche est inondée
Ton ventre ensoleillé
Au diable le couvre-feu
Je ne crois pas les médias
Je n’écoute pas le roi
 
michel pommier
1° janvier 2021
Devant la Maison d'En-Haut de la Tranchée
Les Chantiers de la Création
Tours

Merci à Paskal Chottard pour son accompagnement amical à l'harmonica. 

Vidéo de la lecture :
https://www.facebook.com/annie.chottard/videos/10223698377838352

Paskal Chottard à la clarinette le 27 juin 2020 pendant les Chantiers de la Création – Tours
Samedi 2 janvier 2021 – Déjà un trente et unième chantier de la création – La culture n’est pas en danger, elle est vivante. Ici avec un tableau en cours de sertissage de Nico Nu

 

• • •

Nul ne doit mourir en vain

Le beau spectacle
L’Effondrement programmé
Le voilà
Il a mis sa couronne de deuil
Son voile de cauchemar
Il monte un cheval noir
D’où vient-il ce triste sire
Ce déchet de nos accomplissements
Enterrant sur son passage
Des multitudes
Des innocent.es

• • •

INDÉCISE

L’ÉCLAT

Je suis un être délabré
Ma bouche a oublié ton goût sucré
Dans ta demeure d’avant les murs ont perlé
D’une soif au regard décharné

• • •

HEROES

C’était en 1974, je crois, j’avais 14 ans et j’allais à l’école dans un collège de Birmingham. Filles et garçons, sur le revers de leurs blazers bleu marine, arboraient tous fièrement le badge d’Aladdin Sane, sur lequel le visage de Bowie est strié d’un éclair orange et bleu. Désormais pour moi, la musique avait un sens, un son et une émotion.

• • •

Transmission – Ian Curtis

Depuis que j’ai entendu Joy Division pour la première fois, je ne me suis jamais lassé de sa musique. Pour Transmission, écrite par Ian Curtis et enregistrée en 1979, à défaut d’une traduction mot à mot comme c’est trop souvent le cas vis-à-vis des paroles de chansons anglo-saxonnes, j’ai préféré en extraire le sens poétique par une interprétation personnelle.

• • •

Sympathy for the Devil

J’étais plutôt Beatles à l’adolescence parce que ma marraine m’avait offert le 45 tours de « Michelle » pour mes cinq ans en 1965. Ça date, mais je n’ai pas oublié, ni l’intention, ni l’objet, et moins encore cette mélodie fredonnant mon prénom au féminin.

• • •