24 septembre 2017

Toujours y croire

Écrire contre l’ennui et contre l’envie de tout gâcher

Peindre pour mieux saisir l’objet caché à l’abri du décor

Chanter pour mieux comprendre d’où vient cette voix qui crie je t’aime

Sculpter vers la matrice dans un geste sans intérêt

Comme le souffle d’une inspiration

Chiner pour retrouver sans le chercher l’objet perdu de son enfance

Siffler un air joyeux avec pour seul public son sombre ego

Se fendre l’ego, se bidonner, se gondoler, et s’esclaffer dans les cafés

C’est ça ma vie

Et moi j’aime ça

Et puis tant pis

Si tout me contredit

Comprendre que mes rêves ils font de moi ce que je veux qu’ils soient

Qu’ils me grandissent ou m’avilissent, qu’ils me trahissent ou bien alors me hissent

C’est encore moi dans tous les cas qui donne le la

Et si souvent, voir clair en soi est aussi dur que de monter là-haut

C’est que si bas que soit le sol c’est encore haut pour tous ceux qui s’y croient

Six croix qu’on porte, alors qu’en fait une seule est un fardeau

C’est ça ma vie

Et moi j’aime ça

Même si j’me trompe

Ou j’m abrutis

Et le temps comme un farceur nous oblige tous à être à l’heure

Et si lointaine qu’paraît la fin son début lui commence demain

Il nous faudrait et sans chagrin être content de descendre du train

Car ce voyage, c’était écrit n’est qu’un aller simple sans lendemain

Et de nos mains il faut creuser la tombe de nos chagrins

Et d’un cœur pur quitter la vie en bénissant tous nos frangins

C’est ça ma vie viouvouiviou

Y’a plus d’ennui viouvouiviou

Et moi j’aime ça

J’trouve plus d’ennui à faire c’qui’m’plaît

Car moi je suis un gros benêt

C’est ça ma vie

par Jean-Christophe Pineau

Guitariste de Foutre, poète, bon copain et mec bien