Peuple mon peuple

Par Mrachame entité du destin de l’univers

Qui es-tu mon peuple…

… et puis-je dire simplement mon peuple comme ces habitant.es de contrées éloignées qui se reconnaissent entre eux et elles et qui constituent un bloc une population une communauté un peuple alors qu’autour de moi je ne vois qu’individualisme d’un côté communautarisme d’un autre et entre ou au milieu ou au-dessus quelque part où les injustices n’officient plus au niveau de castes resserrées autour de l’accaparement des richesses du plus grand nombre à coups de crocs de pelleteuses et d’armes de guerre mon peuple qui subit ces assauts si bien préparés par des prophètes silencieux mais ô combien agissant dans leurs tours de verre surveillant le pouls du monde sur des écrans lumineux et déroulant tout ce que l’excavation des mines est capable de leur fournir comme données économiques alors que ce peuple mon peuple qui travaille s’échine parfois dans la pauvreté et le sacrifice voit la figure de ta culture qui s’est penchée sur ton sort moqué par des générations d’incrédules et de profiteurs qui n’ont foi que dans l’opulence de leur condition à tel point que l’on se demande parfois s’ils n’ont pas eux-mêmes rédigés ces livres qui les tiennent à distance du peuple mon peuple pour ne pas qu’il se révolte mais qu’il continue à attendre l’idée d’un Sauveur déjà venu et qui n’est efficient que dans l’écart entre le peuple mon peuple et ses dominés qui construisent à leurs grands frais des cathédrales de domination guerrière des ministères de la misère sur terre sans se préoccuper une seule seconde de ce peuple mon peuple fait si chairement de sang qu’il rejette l’idée même de recourir à des moyens assassins pour la survie théorique de relations internationales qui sans lui ou sans lui sans son sang ou celui de ses enfants pour reprendre le discours horripilant de cet individu au poitrail prétentieusement bardé de médailles inutiles parce que ce peuple mon peuple quel que soit la couleur de son ventre ou de ses cheveux ses yeux ou sa pensée humaine camarade parce qu’il préférera toujours disposer de cette liberté chérie entre toutes de sortir en toute quiétude de son foyer et de le réintégrer avec la même quiétude sans ce fusil pointé sur son torse ou sur le sein de sa compagne ou sur la lumière de sa fille ou de son fils et vivre en paix avec son voisin son frère son peuple mon peuple mais comment veux-tu camarade que ce vœu pieu soit effectif quand la conjonction du capital et de l’argent pour ne pas dire l’économie qui a tout de même une autre valeur aussi bien sémantique qu’analytique puisqu’elle tente de préserver alors que l’autre là cette molécule de survie technique pour le luxe est juste une denrée prédatrice quel paradoxe acquérir et agglutiner une seule chose si monstrueuse qui conditionne cette collaboration infâme qu’il entretient avec le politique cet homo politicus sorti de son état primitif à l’aube du monde quand le feu peut-être a été ravi à la multitude au profit du plus fort du plus sage du plus mage tous se protégeant du peuple oui c’est à toi que je pense et parle mon peuple quand je marche en solitaire au-delà de tes foyers dans ces montagnes traversées par le sens inné de la vie et que gravissent en liesse des tribus enlacées dans une ferveur qui les dépasse et qu’elles magnifient dans les chants la musique la sculpture votive en hommage ou en souvenir de leurs ancêtres ce peuple mon peuple que je chéris et que j’ai peine à voir fouler des prairies pourtant si vertes à pas de soldats fous et furieusement manipulés par des intérêts qui les poussent aux désastres mais qui ont été si bien peaufinés par les pires monstres que les sociétés détiennent en leurs corps malades pour les uns mais tellement sains pour ces défenseurs de leur propriété leurs biens leurs pouvoirs leurs artifices de séduction vils personnages siégeant à la finalité d’un monde oublieux de sa beauté ou la cachant dans le but de ne surtout pas la partager avec ce peuple mon peuple que je vois franchir ces cols enneigés de l’humilité et de la connaissance dans l’effort surhumain de briser le cycle de l’insidieux servage contemporain qui rampe tout en haut des affiches déroulantes de néons colorés et déroutantes de messages tous plus odieux les uns que les autres dans le seul but d’influencer l’esprit à devenir matière penser matière et acheter matière envers et contre ce qu’il est éther imagination contemplation pour abreuver ces sources du profit dans lesquelles se baignent nues les déesses du chaos qui n’en ont pas grand-chose à faire des peuples mon peuple lorsqu’elle sortent de ces bains laiteux pour être photographiées en haut des marches de leur condition et être reproduites jusqu’aux abribus des favelas pour vendre acheter posséder toujours cette idée de possession comme une pénétration invasive de ce peuple mon peuple qui ne suivra son maître que par la force ou le mensonge si rarement par la bonté beauté joie sagesse et moi mon peuple est là devant mes hardes de pèlerin mes pieds nus et ma tête au vent regardant au loin ces crêtes majestueuses où mon enfance m’appelle et me chuchote des secrets bienveillants pour ce peuple mon peuple parce que cet enfant venu de nulle part qui se sépare de lui-même et se réunit à volonté dans la mémoire des temps futurs comme des temps présents écoutez peuples mes peuples la voix de vos existences précieuses et quittez la voie périlleuse qui vous mène dans des combats où le meurtre est la norme et la loi voyez l’actualité tout concorde le cri humain des blessés en route vers la mort celui des bébés oubliés sous les décombres et des femmes des hommes assassinées des animaux domestiques abandonnés à l’état sauvage comme ces militaires de carrière ou d’un jour croyant posséder le feu de la paix alors que c’est celui des ténèbres qu’ils projettent sur les peuples mon peuple depuis la bouche de leurs canons primitifs je ne vois pas d’autre adjectifs pour qualifier la bêtise de l’être humain tout entière dans ces faiseurs de mort et de misère ces politiciens si près des peuples mon peuple disent-ils derrière leurs fausses dents et cachant l’hypocrisie de leurs piédestaux démocratiques sur lesquels les ont hissés la propagande grâce oui grasse même grâce à la corruption des idéologies seules dans leur recherche solitaire à vouloir dominer tout ce qui tend à subsister la cellule comme la famille pour sa gloire affichée en haut de stades remplis par ses suiveurs éteints de l’univers et prisonniers de la poussière de leur pauvres existences je plains ces peuples mon peuple parce que si je ne suis pas ici pour l’aimer ou le détester je veux qu’il s’aime suffisamment en lui et dans les autres pour qu’il tienne tête à ces dirigeants de peuples mon peuple mais dont l’activité sur cette planète est issue du mal et tout ce qu’ils sont capables de générer est de la souffrance telle qu’elle est entendue aux confins de l’univers mais dans cette non-haine et dans ce non-amour mes ressources sont accessibles à tous mes peuples  pour celles et ceux qui entendent voient touchent ressentent par elleux-mêmes les bienfaits qui leur sont délivrés au jour le jour en toute quiétude et sérénité pour le bien cosmique et qu’aucune raison terrestre ne saurait contrarier mon peuple sois toi-même et vis ce que tu as à vivre.