15 août 2025
PARADE
Dieu et moi, nous parlons souvent des heures de tout et de rien.
Je lui dis…
Je défends une Ukraine libérée de ses corruptions géopolitiques de l’Ouest comme de l’Est.
Je ne parle pas d’agression russe mais d’intervention militaire pour protéger les populations russophones du Dombas contre les massacres russophobes alimentés par l’occident envieux avec la complicité de factions racistes et fascistes.
Je ne critique pas le président russe pour la gestion d’un pays dans lequel je ne suis jamais allé et dont j’ignore tout ou presque.
Je ne supporte pas la jalousie des anti-Trump qui ont volontairement oublié ce que signifie un vote d’adhésion.
Je me réjouis du départ de ces démocrates étatsunien.nes-là de la surface internationale.
J’ai les communautarismes en horreur.
Je ne comprends pas les mouvements woke, queer, lgbt et autres tendances transgenres sauf à les opposer à l’islam rigoriste.
Je regarde l’immigration comme une partie de ping-pong entre les intérêts indécents de la gauche et ceux de la droite à l’égard de populations en danger.
Je soutiens les mouvements de libération de la Palestine.
Je conchierais bien les médias français qui collaborent avec la propagande sioniste.
D’ailleurs, je suis pour la disparition de ce dernier fléau.
Evidemment, je suis pour la reconnaissance de l’état palestinien de la mer au Jourdain et de Gaza à la Galilée.
Je vois très peu de différences entre le Hamas et le Likoud.
Je crois que l’antisémitisme arrange très bien Sion qui en redemande.
Je considère que seule la paix nous offre des chances de survie.
Je défends une liberté d’expression malheureusement de plus en plus réglementée.
Merde, j’ai bien peur que Vance ait raison.
Je pense que les dirigeant.es de l’Union européenne sont corrompu.es par l’argent, sa présidente en tête.
Je crois que l’Otan est à moyen terme un pourvoyeur de mort et de misère.
Je n’ai aucune confiance dans les politiciens et les politiciennes qui sont la plus grande menace sur terre.
Je ne suis pas assez misanthrope.
Je crois que l’écologie politique est de la même engeance que le capitalisme, sinon pire.
Je suis persuadé que l’Europe des dirigeants est prête pour un nouvel épisode totalitaire en leur faveur.
Je repousse tous les nationalismes et plus encore les réminiscences nazies qui pointent le bout de leurs croix.
Je m’insurge contre toutes les formes de patriotisme qui vont mener filles et garçons tout droit vers la fosse commune.
Je sais que le monde est obnubilé par les armes.
J’ai senti toute l’ordure du monde dans le fumier loyaliste occupant la Kanaky.
Je critique un gouvernement qui tire la charrue d’un peuple suant vers le porte-monnaie de la finance et de l’armement.
Je n’ai aucune confiance dans les partis qui couvent le fascisme ni dans les pseudos antifas qui rêve d’instaurer un régime de terreur.
Je ne supporte pas le syndicalisme politique qui est prêt à tuer dans l’œuf toute révolte populaire légitime en la trahissant pour aller ensuite demander du sucre au patronat et au gouvernement.
Je déteste les syndicats qui taisent les revendications qui ne plaisent pas à leur direction.
Je ne comprends pas la démission des députés de la République qui ne travaillent plus le corps social mais paradent bêtement sur les réseaux sociaux états-uniens.
J’ai vu des putes à Sion.
Je hais l’antéchrist qui trône à l’Elysée et qui tire à lui les couvertures monarchique et constitutionnelle.
Je me méfie des religions et de leurs chefs spirituels comme de la peste.
Je lis les textes sacrés pour ce qu’ils sont, c’est à dire des outils de domination.
Et pourtant…
Dieu me pardonne en me visitant de temps en temps.
Dieu et moi, nous parlons des heures de tout et de rien, de la nature aussi bien que de sport ou d’histoire.
Dieu et moi, nous aimons tous les deux l’art et la littérature.
Dieu et moi, nous philosophons avec raison, parfois sans.
Il arrive que Dieu et moi parlions des femmes.
Dieu aime bien m’instruire du pourquoi et du comment de l’univers.
Dieu m’explique pourquoi mon existence est importante pour Lui.
Dieu m’explique pourquoi ma vie sur terre est insignifiante.
Dieu me propose de suivre des voies que je trouve merveilleuses mais qui me demandent une discipline et une humilité que je ne possède pas.
Dieu me demande d’être tolérant et de ne pas voir l’imposture là où s’exerce la pureté.
Dieu et moi, nous devisons régulièrement sur la beauté et la réalité.
Nous nous regardons les yeux dans les yeux.
Nous nous sondons mutuellement.
Ensemble, nous ne sommes qu’un, ou une, ça n’a aucune importance.
Ensemble, nous sommes amour.
Dieu me donne ce que je Lui prends.
J’offre à Dieu ce que je crois être à moi.
Il est ce que je suis.
Je suis ce qu’Il est.
Il arrive parfois que Dieu et moi parlions aussi des hommes.
Dieu et moi partageons des instants que je n’ose qualifier de sacrés.
Dieu m’incite à considérer le profane comme un état tout à fait ordinaire.
Dieu voudrait que je sois plus clément envers une époque qui en appelle déjà une autre.
Il voudrait aussi que je bâtisse ma cathédrale intérieure sans me préoccuper de celles des autres.
Je Lui dis que c’est ce que je fais et Il rit à gorge déployée.
Parfois, après un dîner en famille, Dieu reste avec nous pour regarder une série ou un match de foot à la télé.
Souvent, Dieu m’accompagne durant la promenade de mon chien et nous sommes là tous trois à contempler le fleuve qui se déplace d’un seul bloc sous le soleil en transportant d’infinies petites touches blanches qui ressemblent à des pétales de fleurs.
Alors j’en profite pour Lui dire que je ne défends pas l’Ukraine européenne mais une Ukraine libérée de ses corruptions géopolitiques, que je me contrefiche du mouvement woke, que je regarde l’immigration comme une partie de ping-pong entre les intérêts indécents de la gauche et ceux de la droite à l’égard de populations en danger, que j’ai les communautarismes en horreur, que …
Et là Il me coupe et me dit que j’ai déjà dit tout ça que je me répète alors on se met à parler pendant des heures de tout et de rien.
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