11 mars 2018
Poésie et dessins du XXI° siècle
Véhicule construit
Temps de paix
Armé, rusé
Arme pénétrante, entrée de ville
Porte fermée ouverte sur le sens
Direction poussée force
Avancée en terrain ennemi
Volonté de prendre
Assaut
Toujours un édifice en surplomb
Vue de la terre
La terre des terriens qui ne sont rien
Tours
Colonnes, étages surélevés
Hommes hauts et bas
Commandent, dirigent, meurent
Les étés torrides au feu de paille
Meules remplies d’amour
Dégoulinantes de foutre heureux
Chant éperdu retrouvé haleine à perdre
Caresse du bonheur
Adieu !
Mourir n’est pas si simple
Une histoire à préparer
Pour les temps infinis
Ceux qui l’accepteront
Et l’autre guerre que voici
Je sors donc
Dieu que de combattants !
Rangées par rangées
Ce sont eux les plus à plaindre
Ils s’activent sous des couleurs
Ah ! Les couleurs
Elles se sont mises à puer
Ce sont des tréteaux de foire
Devant des marionnettes
À coups de pieds je les renverse
Et voilà !
Le sanctuaire est piétiné
À quand la foule sous les oliviers
À quand les mains jointes et
les applaudissements
Ne confondons pas
L’Esprit n’est pas ailleurs
Il subsiste
La bouche oublie-t-elle
La haine
A-t-elle un jour connu
La haine
Et la fleur en tombant
Peut-elle haïr
Le pétale tout de blanc
Sait-il haïr
Aux aurores se lèvent les vents
Au Levant s’éveillent les raies d’or
L’eau apaise ma peau fatiguée
Et les heures appellent au lever
Un amour peureux et délavé
Sur l’arche détrempée de l’acier
Avant, dans le sens du « Devant ! »
Cours, sans te retourner, et va
Laisse ces ombrages aller
Et rejoins de ton âme légère
Ces enfants alanguis des cavernes
Où vont comme des spectres
Des hommes
Qui cherchent dans la fin le retour
C’est assez de cacher Vérité
Te voilà à ton tour prête à dire
À quel point tu n’es pas seule
Sur cette arche à trembler sous les mots
Il n’y en a plus qu’une, c’est amour
Elle vient seule ou avec la beauté
Et l’ami viendra car je l’attends
Et la femme attendue est venue
Voici l’enfant du jour, il chante
Quant à l’enfant des nuits, il danse
Ensemble sous les airs du destin
Main dans la main ils ne font qu’un
Armé d’un paysage, le poète se défend,
Qu’y a-t-il de plus sage quand sa vie en dépend ?
Je ne crains pas la traque, je cours
Obstacles, fil de fer barbelé, je vous évite
Au long de corridors étroits, course haletante
Du jour, par les vitres, le ciel, par les toits
Je suis un évadé
Le prince de l’évasion
Jack Lang n’est plus ministre
Cent mille fois tant mieux
Pour la Culture
Je n’entends rien
le soir dans mon alcôve
je suis en noir
tout seul
comme un apôtre
et pour unique Dieu
une âme dans ma main
écrit le jour
la nuit
les vers du lendemain
Mais je résiste, vois-tu
Et ma femme et ma fille
M’attendent chaque soir à l’âtre du foyer
Et j’aime, et j’aime
Ces moments doux à la veillée
Où irions-nous, dis-moi
Si nous changions de ville
À quai ton chargement
À vie ton déploiement
À mort ton dévouement
À jamais les déments
Emmène ta fille Emmène ta femme
Prends-la par la main
Prends-la par l’amour
Offre leur ce que tu es
Offre l’heure Vérité
.
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