L’ARBRE

AVERTISSEMENT

Quatre temps marquent les pensées de trois personnages.

Le premier d’entre eux, un chercheur, gardien de l’arbre, retourne, bien des années plus tard et à l’hiver de sa vie, sur une même pensée et l’élève.

Après sa mort, Ariane, sa fille adoptive, reprend le fil de ses réflexions et celles-ci trouvent une issue dans un futur incarné par un scientifique voyageur du temps à la recherche de ses origines.

Il revient près de l’Arbre et d’Ariane pour découvrir un sentiment dont il ignorait tout, l’amour, mais aussi que l’immortalité a ses limites.

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Voici le plan, je vous l’ai livré tout brut :

« Il est dans l’Histoire, il recherche l’antidote… »

La première partie est derrière nous
Quelques ficelles la composent
C’est dire sa fragilité
Ceci n’est qu’un avertissement
Un guide raisonné
Pour un essai de science-fiction
Donc rien de bien méchant
Sinon les scènes atroces
Il faut retenir le public
Le meurtre ne suffit plus
Le sexe est dévoyé
Restent les larmes et la misère
Succès assuré
Mais ce n’est pas la voie que je veux vous faire emprunter

L’amour
Oui bien sûr
Garçon ou fille 
C’est d’un enfant dont il est question
Revenons au récit
Le plan est mal foutu
C’est une chose entendue
Que cela reste entre nous
J’ai encore mis la charrue en première ligne
Recommençons

Il était une énième fois en l’an 54812
Cinquante quat…
Trop long
Et se souviendrait-on encore du Christ 
De la Chine ou des prophètes ?
Le sujet est celui du recommencement
Je n’aurai de cesse à le dire
À défaut on fait du sur place
Ou pire encore on ne recommence rien du tout
Ce n’est pas le sujet
D’habitude on détruit tout
Longuement
Plus longuement même que l’on ne reconstruit
À croire que seules la guerre et la violence n’aient de réel intérêt
Facile
Ombre, nuit, sale, menaçante, solitude, torpeur
La lune noire
On peut faire plus sombre encore
Corps mutilés
Êtres déportés
J’en passe
Pas plus cher

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Mes personnages aimeraient vous emmener jusqu’à vous-mêmes
Ambitieux, n’est-ce pas ?
Ils veulent vous surprendre dans votre Vous caché
Rien ne dit qu’ils y parviennent
Un démon peut en cacher un autre
Et puis qui sait ?
Le jeu des influences…

Une seconde…
Nous sommes au début des années 2000
Le siècle a merveilleusement commencé
Nous n’en sommes pas encore au recommencement
Pour continuer le roman il faut détruire la terre et l’humanité
En soi, il devrait y en avoir pour des chapitres entiers
De quoi nourrir l’industrie cinématographique
Pour l’éternité
Et aussi pour ceux qui n’auraient pas compris pourquoi ils sont encore là
Et qui se repasseraient le film
Revoir la fin qui dure tout le temps
Jolie perspective…

On va dire que c’est ainsi
Que l’homme est allé trop loin
Que la femme l’accompagne
Mais que son bonhomme est vraiment trop « bête »
La femme est belle
Et je l’aime trop pour la charger de nos morts
Et à plus forte raison de la mienne
Douce créatrice
Belle créature
Jolie création…

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