8 février 2016
Ils arrivent de la terre par milliers
Ils arrivent de la terre par milliers
Ils sont la terre
Les femmes de la terre
Et les enfants de la terre
Ils et elles sont en terre
Ils et elles sont nous
Nous en terre
De chair
Avant d’être
Ils viennent par la mer
Les hommes de la terre
Les femmes de la terre
Et les enfants de la terre
Ils arrivent du ciel
En grappes
En bandes
Avec leur famille
Ils viennent pour semer
Et ils vont semer
D’autres enfants de la terre
Avec vos filles avec vos fils
Sur une terre qui n’est pas à eux
Une terre qui n’est pas à nous
Une terre à tout le monde
Parce qu’il n’y a qu’une terre
Elle est à tout le monde
Pas qu’à toi
Ton droit n’en est pas un
Ton droit est un leurre
Ta propriété ne t’appartient plus
Tu en es démuni
Tu dois la donner ou la perdre
Pour la richesse de l’autre
De celui qui arrive
Sans rien
Les mains vides
Les sacs éventrés
Et qui a des besoins
Comme toi
Il n’est qu’un homme de la terre
Elle n’est qu’une femme de la terre
Et voici leurs enfants
La faim le froid le rien dans les poches
Ton ennemi et frère
Ton ami inconnu
Vous voici ensemble
Au pied de ta maison sur ta terre qui est sa terre
Comme sa terre est la tienne
Il n’y a qu’une seule terre
Il n’y a qu’une seule humanité d’hommes et de femmes
Ils viennent toujours plus nombreux
Parce qu’ils sont chez eux
Ils ne peuvent pas s’envoler comme le papier
Ils sont de chair et ils pèsent lourds
Comme la terre est lourde
Comme l’enfant est lourd dans les bras de sa mère
La mère porte son enfant dans l’amour
S’il est léger elle le porte
Elle le porte à travers la mer
A travers les terres de la terre
Elle le porte et l’homme l’aide à le porter
Jusqu’à la porte de l’autre homme
La porte de l’autre femme
Qui ne font qu’un et une parce qu’ils sont des femmes et des hommes des mêmes terres qui n’en sont qu’une
Ils portent tous ensemble le destin d’une même chair de terre
Un même sang que la terre nourrit
Le sang des guerres qui relient les peuples
Parce que dans la misère ils ne font plus qu’un
Ils veulent que la misère cesse pour pouvoir se porter l’un l’autre
La misère qui relie pas la misère qui tue
Car la misère tue aussi les peuples qui ne savent pas
Qu’il y a des hommes qui ne veulent pas la paix
Et qui conduisent les mères à la guerre
Et les enfants à la mort
Et les hommes au combat
Et il y a des hommes qui ferment les yeux
Parce qu’ils ne voient que dans le malheur
Dans leur malheur ils voient
Alors ils se couvrent les yeux pour ne pas voir
Le malheur les rattrape
La paix les distance elle s’en va
Il puise de l’eau le peuple a soif
Il chasse les peuples le roi
Quel roi tue pourquoi
Pour le pouvoir de posséder
Son peuple aux abois
Son peuple qui n’a plus rien
Qui donne ses esclaves en des enfants de sang
Des enfants de mères esclaves d’hommes esclaves
Le roi mange et boit et baise
L’homme bas tombe encore plus
La femme couche le ventre
L’enfant n’est plus enfant
Il n’a pas le temps à l’enfance
Il court de routes en baskets trouées
De montagnes enneigées en plage policées
Le port est plein de papier
Il faut de nouveau papier
Un monde à photo et la sienne
Une photo fugitive d’un enfant qui court
Vers la terre à toi à lui
Une terre d’un cercle unique
Une terre seule à tous
Une terre volée par l’autre le mauvais
Il existe le mauvais il est là
Devant derrière il achète
Il les sacrifie
Et l’homme cherche son enfant
Et la femme cherche son enfant
Et l’autre attend avec l’arme
Pour ne pas qu’ils passent
Ne pas qu’ils viennent de la terre qui est sa terre
Sa terre qu’il ne connait pas sienne
Parce qu’il ne sait pas
Parce que ceux qui ne veulent pas qu’il sache
Les papiers qui dénoncent qui n’offrent pas
Les images qui dénoncent qui ouvrent sur la prison
La prison misère qui s’offre à l’honnête
La plage et l’or que prend le mauvais
Le roi qui tue et qui prend pas cher
Le peuple qui meurt et qui court
Il s’enfuie il s’enfuie
Il est homme femme et enfant
Il voit les autres hommes femmes et enfants
Ils sont chez eux
Ils ont un chez eux
Derrière l’image qui les surprend eux
Ils sont assis repas écran
Ils voient et ne savent pas
Que la terre de l’homme est la sienne
Que la terre de cette femme est la sienne
Et que cet enfant est le sien.
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